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Zoom sur l’endométriose et l’adénomyose

Endométriose, adénomyose et sexualité : mieux comprendre pour mieux vivre


Quand on parle de douleurs gynécologiques, beaucoup de femmes pensent qu’elles doivent « vivre avec », comme si souffrir pendant les règles ou lors des rapports sexuels était normal. Pourtant, ce n’est pas le cas. Parmi les causes fréquentes de douleurs chroniques, on retrouve deux pathologies souvent confondues : l’endométriose et l’adénomyose.

Endométriose et adénomyose : quelle différence ?

  • L’endométriose : c’est lorsque des fragments de tissu semblables à l’endomètre (la muqueuse qui tapisse normalement l’utérus) migrent en dehors de l’utérus : sur les ovaires, le péritoine, parfois même la vessie ou le tube digestif. Ce tissu réagit aux hormones du cycle et provoque des douleurs, des saignements internes et parfois des adhérences.
  • L’adénomyose : ici, le tissu endométrial ne sort pas de l’utérus, mais vient s’infiltrer dans la paroi musculaire de l’utérus (le myomètre). Cela entraîne un utérus épaissi, parfois augmenté de volume, et des règles très abondantes et douloureuses.

En résumé :
👉 L’endométriose se développe en dehors de l’utérus.
👉 L’adénomyose reste dans la paroi de l’utérus.

Les deux peuvent coexister chez une même femme, et il arrive qu’on les confonde, car leurs symptômes se ressemblent.

Quels symptômes doivent alerter ?

  • Règles très douloureuses qui résistent aux antalgiques classiques
  • Rapports sexuels douloureux (souvent en profondeur)
  • Saignements abondants ou prolongés
  • Douleurs pelviennes chroniques (parfois quotidiennes)
  • Troubles digestifs ou urinaires en lien avec le cycle
  • Difficultés à concevoir (infertilité dans certains cas)

Ces symptômes ne sont pas « normaux ». Ils justifient une consultation médicale.

Et la sexualité dans tout ça ?

L’endométriose et l’adénomyose ont un impact direct sur la vie intime.

  • Les douleurs pendant les rapports (dyspareunies) peuvent amener à éviter la pénétration, voire toute forme de sexualité.
  • La peur d’avoir mal entraîne souvent une baisse du désir.
  • Les traitements hormonaux peuvent modifier la libido, la lubrification ou la perception du corps.

Ces difficultés sexuelles ne sont pas qu’une affaire de corps : elles touchent aussi l’estime de soi, la confiance en son/sa partenaire, et parfois même la perception de sa féminité

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Le lien avec la santé mentale

Vivre avec une maladie chronique comme l’endométriose ou l’adénomyose ne se limite pas aux douleurs physiques. C’est un véritable fardeau psychologique :

  • anxiété face aux crises de douleur imprévisibles,
  • sentiment d’injustice ou d’incompréhension face aux retards de diagnostic,
  • fatigue chronique qui épuise autant le moral que le corps,
  • isolement lié au fait que « les autres ne comprennent pas ».

Tout cela augmente le risque de troubles anxieux, de perte de confiance en soi, voire de trouble de l’humeur.

C’est pourquoi la prise en charge ne doit pas seulement être médicale (gynécologues, imagerie, traitements), mais aussi psychologique et sexologique. Apprendre à gérer la douleur, restaurer une sexualité satisfaisante, mettre des mots sur les émotions : ce sont des étapes essentielles pour retrouver une qualité de vie.

Que faire si vous vous reconnaissez dans ces symptômes ?

  1. Consulter un·e professionnel·le de santé (gynécologue, médecin traitant) pour explorer la piste de l’endométriose ou de l’adénomyose.
  2. Ne pas minimiser les douleurs : vos douleurs sont réelles, elles ne sont pas « dans votre tête ».
  3. Oser parler de sexualité : la douleur intime est une souffrance à part entière. En tant que psychologue et sexologue, j’accompagne souvent des femmes qui découvrent que parler de ces difficultés soulage déjà une partie du poids.
  4. Chercher du soutien : rejoindre des associations ou des groupes de parole permet de rompre l’isolement et de partager des expériences vécues.
  5. Vous entourer d’un réseau de professionnel.le.s spécialisé.e.s dans la prise en charge de ces maladies : il existe aujourd’hui des kinésithérapeutes, nutritionnistes, yogathérapeutes… qui peuvent vous proposer une prise en charge qui puisse

Associations spécialisées en France

Voici quelques associations de référence :

EndoFrance : www.endofrance.org

Info-Endométriose : www.info-endometriose.fr

ENDOmind France : http://www.endomind.org

Vitali.care : https://www.vitali.care/